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Je joue avec les lettres, avec les mots. Bienvenue dans mon univers !

Ouzbek me voilà ( partie 6 )

Piotr, enfin, je retrouvais cet ami. Les larmes m'inondèrent et je tombai en sanglots dans ses bras vigoureux. Islom, derrière nous, ne fit aucun commentaires. Il nous laissa nous remémorer nos souvenirs respectifs et nous nous en allèrent tous trois boire un verre à la terrasse d'un Tchaïkanas, le café traditionnel d'Ouzbekistan. Sur le siège, un coussin aux couleurs rougeoyantes nous invitait à nous asseoir. Nous étions comme sur un lit, confortables. Le thé à la menthe nous fut servi, et l'on put enfin se désaltérer.

Il était bon d'être sur cette place au pied de la Madrasa Koukeldach, une splendide école coranique, aux motifs architecturaux d'une beauté époustouflante. L'art dans toute sa mesure.

Ouzbek, me voilà enfin, je te trouve. Mes yeux peuvent à présent admirer ce joyaux d' extrême Orient, des siècles et des siècles d'Histoire.

Je ne peux à cette minute, oublier tous ceux laissés en route, à ceux laissés contre leur gré. Ma famille me manque éperdument, mes enfants, mon désir de les retrouver s'accroît à tous moment.

Piotr, Islom, et moi même profitions de ce tendre moment d'échange, le temps passaient lentement nous laissant le plaisir de savourer, de déguster minutes après minutes les histoires, les aventures de ce pays reculé d'Asie centrale.

Mon vieil ami russe devait m'apporter les derniers renseignements concernant la faune rare de ce pays. Il devait me mettre sur la piste du Hyelanon, un des derniers renards d'Ouzbékistan bleu angora, une des dernières splendeurs. Il devait en rester une petite dizaine dans ce coin reculé et mon but serait d'en ramener un exemplaire à Paris.

Piotr les observait depuis quelques mois et m'avait ramené une peau d'une de ces bêtes tuée par des braconniers. La douceur de ce pelage, la qualité des poils, il me fallait absolument en voir un de prêt et si possible en ramener un en France. Cela serait mon plus beau trophée. Il m'était interdit de procéder à ce genre de trafic mais la découverte de ce trésor allait faire ma fierté.

Il me fallait à tous prix trouver cet animal et pourquoi pas en ramener un en France. Les lois me l'interdisaient mais j'en mourrais d'envie. Un si beau renard d'un bleu unique, c'était pour moi et moi seul.

Vincent d'Auderive, sera "béni ", dans les livres d'histoire pour avoir trouvé le dernier représentant d'une espèce " Vulpes Blu ". Je serais L'explorateur attitré de Paris.

Ne soyons pas si imbu de sa personne, le travail paiera de toute manière.

Nous discutions tous les trois, le sourire aux lèvres, un vrai moment d'amitié, une joie somme toute singulière mais un moment unique. Une photo de cet instant, voilà ce qu'il me faudrait. C'est important de ne jamais oublier ces secondes, ces minutes, ces heures.

Je ne pouvais joindre mes patrons de Paris qu'en leur envoyant une lettre, ce que je m'empressais de faire pendant que Piotr expliquait la beauté de la ville à Islom.

"Mes très chers compatriotes

Je vous écrit de Tachkent, le temps est favorable et les rencontres importantes. L'Ouzbékistan est un pays merveilleux pour la multitude de ses découvertes. C'est mon plus beau parcours à ce jour. Je vous envoie mes remerciements pour cette mission qui j'espère vous conviendra par ces bons résultats."

La première phrase me semblait bien sous tous rapports; mais devais je leur parler de ce fabuleux renard bleu angora, ce merveilleux Hyélanon? Je devais me taire pour le moment, les prévenir maintenant ruinerais mes projets.

Je n'avais que 25 ans, et déjà aux portes d'un autre monde, une victoire sur mon passé. J'ai été élevé en dévorant les livres d'aventures, suivre les pas de Michel Strogoff, aller au centre de la terre, et à n'en plus finir me plonger dans ces aventures. Jules Verne était mon héros préféré, mon maître es expéditions. Mon père aurait tout fait pour m'en dissuader, mais ce sale caractère m'a bien servi pour arriver à mes fins et obtenir mon diplôme de biologie appliquée. Il me fallait ce passe pour pouvoir agir en qualité d'explorateur.

Pensif, je m'écartais de la conversation de mes compères et pensais maladroitement à mon parcours digne des plus grands.

J'étais là et plus loin en même temps, ailleurs dans ce monde de maintenant.

Je suis un poète de l'âme.

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