Cinq ans en ballon

« A fond les ballons » comme dirait mon grand-père.

Un vent violent, une tendre bourrasque , loin d'une brise légère, fit avancer brusquement la montgolfière verte et jaune, au couleur de notre famille.

L'aventure débuta en ce samedi 15 septembre de l'an de grâce sans lasse, petit bonhomme que

j'étais, à peine plus haut que la belle nacelle ; nous partions au grès du vent d'antan, mon grand-père et moi.

A fond les ballons ( d'ailleurs il n'y en avait qu' un seul), accompagnés de quelques bernaches ou cygnes tubercules. Une aventure à peine croyable. Une poésie à taille humaine, les ciel, les oiseaux et la mer.

Nous naviguions à toute allure, une course contre le temps, une course contre le vent.

Ce bon vieux Jules Verne allait être fier de nous, le record des cinq semaines en ballon allait être battu. Paris- Nice en moins de deux jours ; la mer en rendez-vous.

Mon grand-père m'avait fait une promesse du haut de mes cinq ans ; m'emmener en ballon voir la mer, au fil du vent, à l'ombre des nuages enchantés, accompagnant les créatures ailées.

A fond les ballons !

Un Paris-Nice en ballon, jolie conquête du ciel.

Une arrivée. La nacelle dominant cette mer majestueuse, immense, d'un bleu magique. Mes yeux scintillèrent de joie, des larmes de bonheur accompagnant celle de mon aîné